Le rouissage, délicate étape pour le chanvre
Les aléas climatiques peuvent rendre la récolte du chanvre difficile, mettant à mal l’étape incontournable du rouissage dont dépend directement la qualité de la fibre.
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Les années se suivent et ne se ressemblent pas mais le constat est clair : les conditions dans lesquelles la récolte du chanvre est réalisée ne s’améliorent pas au fil du temps. « Le nombre de journées agronomiquement praticables se réduit d’année en année. Avec les aléas climatiques de plus en plus réguliers, il est nécessaire d’optimiser les chantiers de récolte pour bénéficier au mieux de chaque jour de soleil », constate Franck Barbier, président de l’interprofession InterChanvre, lors d’une table-ronde organisée à l’occasion du Forum mondial du chanvre le 19 novembre à Troyes (Aube).
Mesurer le taux de rouissage
Cette étape, essentielle dans la récolte mais délicate, consiste à exposer en plein champ la plante à la pluie et au soleil pour faciliter sa transformation. Le rouissage fait l’objet d’une grande attention tant il impacte la qualité de la fibre qui en découle. « La capacité du chanvre à rouir est un enjeu important. S’il fait trop beau, ça ne fonctionne pas, s’il pleut trop non plus. La question de la capacité du chanvre à être roui rapidement est essentielle », détaille Franck Barbier.
Le rouissage est regardé de près par FRD-Codem, centre de ressources technologiques des écomatériaux et matériaux biosourcés. Selon Arnaud Day, son directeur scientifique, « le chanvre est valorisé dans de nombreux marchés qui veulent chacun des qualités de fibres différentes. Le suivi de cette qualité est donc incontournable du champ au produit final ». C’est dans cette dynamique qu’un outil d’aide à la décision (OAD) a été développé pour permettre de mesurer au champ le taux de rouissage de la paille. « L’objectif est de pouvoir orienter dès le champ vers quels marchés applicatifs (textiles, plastiques, thermoplastiques…) la fibre pourra être destinée en fonction de sa qualité », explique Arnaud Day.
Et si les conditions deviennent trop difficiles pour réaliser un bon rouissage aux champs, d’autres techniques hors sol pourraient-elles voir le jour ? « À condition qu’elles soient reconnues par les marchés et la population », rétorque Franck Barbier.
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